Goûter comme un Q grader : le “slurp” des dégustateurs de café

Par Pauline

Barista confirmée chez Loutsa

Tu l’as peut-être déjà entendu : ce bruit étrange qu’on fait en aspirant un café à la cuillère, bouche grande ouverte, comme si c’était une soupe brûlante.

Ce son-là, c’est le “slurp” des Q Grader, les dégustateurs certifiés du café de spécialité.

Tu crois que c’est du folklore ? Détrompe-toi (ajouter une anecdote ou image forte ici renforcerait le propos). Ce geste, aussi sonore qu’efficace, révèle le vrai profil sensoriel d’un café : ses arômes volatils, son acidité, son corps, tout ce qui fait sa personnalité en tasse.

Et toi aussi, tu peux apprendre à goûter comme eux.

On va décortiquer ensemble ce que font les Q Grader, pourquoi ils slurpent, comment toi aussi tu peux t’y essayer, et surtout, ce que chaque gorgée t’apprend sur le café que tu bois.

Moi, c’est Pauline. Je suis barista formatrice, passionnée de café de spécialité, et aujourd’hui je te montre comment goûter un café comme le font les Q Grader (cuillère en main et palais affûté).

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Un café pour la 6 !

Tu l’as peut-être déjà entendu : ce bruit étrange qu’on fait en aspirant un café à la cuillère, bouche grande ouverte, comme si c’était une soupe brûlante.

Ce son-là, c’est le “slurp” des Q Grader, les dégustateurs certifiés du café de spécialité.

Tu crois que c’est du folklore ? Détrompe-toi (ajouter une anecdote ou image forte ici renforcerait le propos). Ce geste, aussi sonore qu’efficace, révèle le vrai profil sensoriel d’un café : ses arômes volatils, son acidité, son corps, tout ce qui fait sa personnalité en tasse.

Et toi aussi, tu peux apprendre à goûter comme eux.

On va décortiquer ensemble ce que font les Q Grader, pourquoi ils slurpent, comment toi aussi tu peux t’y essayer, et surtout, ce que chaque gorgée t’apprend sur le café que tu bois.

Moi, c’est Pauline. Je suis barista formatrice, passionnée de café de spécialité, et aujourd’hui je te montre comment goûter un café comme le font les Q Grader (cuillère en main et palais affûté).

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Dans les coulisses du Q Grader

Si t’as déjà croisé un Q Grader en action, tu sais : ce n’est pas qu’une histoire de café.

C’est une discipline. Un rituel. Un ballet sensoriel mené à la cuillère près, où chaque slurp est une détonation de concentration.

Et derrière cette chorégraphie gustative, il y a une formation rigoureuse, un protocole précis, et surtout une capacité rare à traduire un goût en langage universel.

Une formation aussi intense qu’un espresso serré

Devenir Q Grader, ce n’est pas juste slurper avec style.

C’est réussir une série de tests sensoriels répartis sur six jours intensifs : identification d’arômes, reconnaissance d’acidités, détection de défauts dans le café vert, calibrage avec des échantillons internationaux… Rien n’est laissé au hasard.

Il faut savoir sentir un grain défectueux sans le voir, différencier un citron d’un pamplemousse à l’aveugle, goûter dix tasses et repérer celle qui détonne. Et ce, en suivant les normes du Coffee Quality Institute (c’est l’organisme qui délivre la certification Q Grader dans le monde entier).

La fiche de cupping, c’est leur partition

Quand un Q Grader goûte un café, il ne fait pas que savourer. Il note.

Sur une fiche SCA structurée en 11 critères, il analyse tout : fragrance, arôme, saveur, arrière-goût, acidité, corps, équilibre, propreté, uniformité, douceur et évaluation globale.

Chaque élément est noté sur 10 points, avec des demi-points à saisir au vol. Un vrai exercice de précision.

Ce protocole n’a qu’un but : permettre à n’importe quel professionnel, partout dans le monde, de parler le même langage du goût. Parce qu’un “fruité propre avec corps moyen et acidité vive” dit bien plus qu’un simple “j’aime ce café”.

Un palais calibré… et utile à toute la filière

Le Q Grader, c’est un goût calibré au millimètre, mais surtout un intermédiaire de confiance dans la chaîne du café.

Il peut aider un producteur à améliorer un lot, conseiller un torréfacteur sur un profil de torréfaction, ou guider un importateur dans ses achats.

Parce qu’il sait identifier les qualités et faiblesses d’un café avec méthode, il devient une boussole sensorielle dans un univers de goûts et d’intentions.

Et surtout, il reste toujours aligné sur le même objectif : faire parler la tasse, sans filtre, sans biais.

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Slurper n’est pas jouer

Tu l’as sûrement déjà fait sans y penser : aspirer bruyamment une gorgée de soupe ou de boisson chaude.

Mais dans l’univers du café de spécialité, ce “slurp” sonore devient un outil de haute précision. Une méthode d’analyse sensorielle. Un langage à part entière.

Chez les Q Grader, ce bruit est tout sauf anodin : il est le début d’une lecture détaillée d’une tasse, une invitation à décomposer un liquide en dizaines de sensations distinctes.

Slurper, c’est diffuser le goût comme un spray d’arômes

Quand tu slurpes, tu n’avales pas simplement du café : tu projettes une fine brume sur ton palais.

La bouche s’ouvre, la cuillère s’approche, et d’un coup de langue bien dosé, le liquide est aspiré à vive allure, s’aère en passant sur les papilles, monte vers le nez par rétro-olfaction, et tapisse les moindres recoins du goût.

Ce n’est pas juste du spectacle.

C’est de la chimie sensorielle : l’air capturé avec la gorgée transporte les composés aromatiques vers l’organe olfactif, décuplant ta capacité à percevoir les notes fines, les fleurs légères, les fruits fugaces. Sans cette aération, beaucoup de détails resteraient muets.

Le slurp, une norme mondiale dans la dégustation pro

Ce qui surprend, c’est que ce geste bruyant est universellement pratiqué : des Q Grader en Éthiopie aux baristas à Tokyo, tous slurpent pour les mêmes raisons.

La rétro-olfaction, qui joue un rôle majeur dans la perception des arômes, n’est activée que grâce à cette technique. En bouche, le café n’est plus juste liquide : il devient message.

C’est pourquoi les séances de cupping imposent de slurper chaque gorgée, de manière régulière, même entre professionnels. Le bruit devient une convention, un signal que le dégustateur est en train de “lire” le café sérieusement.

Et ce bruit, aussi bizarre qu’il paraisse, permet de créer une référence sensorielle partagée. Un vocabulaire gustatif commun. C’est ce qui permet à un Q Grader de comprendre exactement ce que ressent un autre, à des milliers de kilomètres.

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Apprendre à slurper comme un pro

Tu regardes une séance de cupping et tu te dis : “Franchement, ça a l’air simple”.

Et pourtant, derrière ce bruit qui amuse souvent les novices, il y a tout un rituel codifié, hérité des méthodes professionnelles, que tu peux adopter chez toi sans matos farfelu. Ce n’est pas la complexité qui fait la qualité, c’est la régularité et l’intention.

Alors si tu veux vraiment goûter ton café comme un Q Grader, voici comment t’y prendre.

Préparer ton espace comme un mini-lab sensoriel

D’abord, tu nettoies la scène.

Un bon cupping maison, ça commence par un espace neutre : pas d’odeurs parasites, pas de distractions visuelles, une table stable, de l’eau filtrée à 93°C et des tasses identiques (même taille, même forme). Pourquoi ? Parce que le moindre détail influence la perception.

Tu mouds ton café à une mouture moyenne (comme du sucre brun) et tu utilises environ 8,25g pour 150 ml d’eau. Tu verses l’eau chaude sur la mouture, tu laisses infuser 4 minutes, et tu casses doucement la croûte en surface avec une cuillère, en reniflant à fond les arômes.

Le geste du slurp, c’est technique

Tu prends une cuillère, tu la remplis à moitié, tu te rapproches, tu inspires fort… et tu fais du bruit.

Pas pour faire style. Pour propulser le liquide en fine brume sur toutes les zones de ton palais.

→ Pour que ça fonctionne :

Ta cuillère doit être en métal, pas trop grande

Ta bouche doit rester entrouverte au moment d’aspirer

Tu dois aspirer fort mais sans t’étouffer (ça vient vite avec la pratique)

Tu respires par le nez tout de suite après pour activer les arômes

C’est ça qui fait toute la différence : l’air combiné au liquide, et les capteurs olfactifs qui s’activent.

Et oui, tu vas faire du bruit. Et non, ce n’est pas gênant. C’est exactement ce qu’un Q Grader ferait.

Évaluer, noter, répéter

Une fois le café bien aspiré, ce n’est pas fini.

Tu le laisses reposer un peu en bouche, tu sens son poids (c’est le corps), tu cherches ce qui pique ou éclaire (c’est l’acidité), tu te demandes s’il y a du sucre naturel, si les arômes sont nets ou diffus.

Tu peux noter :
→ Ce que tu ressens à chaud, à tiède, à froid
→ Les notes que tu reconnais (pomme ? noisette ? jasmin ?)
→ Les sensations qui restent (longueur, douceur, vivacité)

Tu recommences. Plusieurs fois. Sur plusieurs cafés.

Parce qu’apprendre à slurper, c’est pas un geste. C’est une manière d’écouter le café.

Ce que révèle une gorgée bien slurpée

Une fois que tu maîtrises le slurp, tu ouvres la porte à une lecture sensorielle du café. Et chaque gorgée devient une sorte de mini-portrait en bouche.

Ce que tu ressens, c’est bien plus qu’un goût global. Tu identifies l’acidité (vive comme un agrume, douce comme une pomme), tu sens le corps (léger comme un thé ou dense comme une crème), tu décryptes l’équilibre entre toutes les sensations.

Les Q Grader ont une grille bien précise pour ça, mais toi aussi tu peux t’y fier.

→ Tu perçois d’abord les notes de tête : arômes fruités, floraux ou épicés
→ Puis les textures : une bouche ronde, sèche, sirupeuse…
→ Et enfin la longueur : ce qui reste après que tu as avalé

Chaque élément te dit quelque chose sur l’origine du café, sa méthode de traitement, sa torréfaction.

Et si tu compares plusieurs cafés avec cette même méthode, tu développes une mémoire gustative. Tu commences à repérer des profils, à anticiper ce que tu vas aimer, ou ce que tu vas vouloir retravailler.

En fait, une gorgée bien slurpée, c’est un dialogue silencieux entre toi et le grain.

Un langage que les Q Grader parlent tous les jours (et que toi aussi, tu peux apprendre à comprendre).